Bonjour Mariko et Seleyana, pouvez-vous nous présenter Avoir deux papas, avoir deux mamans et votre rôle dans sa création, svp ?
Mariko: Bonjour, moi c’est Mariko et je suis l’auteure du texte Avoir deux papas, avoir deux mamans. Un texte en prose mais auquel j’ai voulu donner une certaine musicalité en jouant sur la répétition, et que j’ai voulu simple pour parler des familles avec des parents du même sexe sans partir dans de grands discours.
Seleyana : C’est une idée de Mariko : une ode simple à la famille, même si celle-ci est un peu différente.
J’ai eu la chance de pouvoir illustrer son texte et j’en suis très heureuse, car c’est un thème qui me tient à coeur.
Pourquoi avoir choisi de parler de ce thème qui fait assez débat, à savoir l’homoparentalité ?
Mariko: Pour moi, c’est un sujet dont on ne parle pas assez, et qu’on a mis dans un tiroir assez vite, alors qu’il était une suite logique après le passage de la loi sur le Mariage pour Tous. Résultat, les parents de même sexe doivent faire face à des montagnes de difficultés pour réaliser leur désir d’enfant et faire reconnaître leurs droits parentaux. Pourtant ils sont là, ils se battent et finissent par réussir à fonder une famille malgré tout, et il est donc normal d’en parler et de ne pas les laisser dans l’ombre.
Seleyana : Parce que la représentativité est source de beaucoup de choses positives.
Elle permet aux gens de s’identifier, de se sentir reconnus. Il est important d’offrir cela à ceux qui se débattent au quotidien pour le droit de vivre et d’aimer, simplement. Et puis cela permet d’améliorer un peu la réflexion, la compréhension, et donc l’acceptation ou à défaut, la tolérance.
Avez-vous peur des réactions de lecteurs qui ne partageraient pas votre point de vue ?
Mariko: Si ce petit livre heurte la sensibilité de quelques partisans de la Manif’ pour Tous, c’est bien le but ! Ce n’est qu’une toute petite pierre à l’édifice de la reconnaissance de l’homoparentalité, mais j’espère que cela suscitera quelques réactions, aussi bien parmi les gens qui sont de mon avis que ceux qui seront contre. Et j’aimerais presque que ces derniers fassent des pétitions ou des articles pour « dénoncer » ce livre, cela ne fera que plus de publicité pour son sujet !
Seleyana : Un peu pour ma part, car les gens réagissent parfois violemment quand une chose les dérange. Ceci étant, nous n’obligeons personne à nous suivre : nous partageons notre vision des choses, en toute simplicité. Le lecteur est libre d’être en désaccord ou de se questionner. Ne pas partager un point de vue peut très bien se faire en bonne intelligence, sans se hurler ou taper dessus.
Mariko, on te connait pourtant comme l’illustratrice de Les bêtises de Laly et de beaucoup d’autres parutions… Pourquoi avoir laissé les dessins à quelqu’un d’autre ?
Mariko: Au moment où l’idée de ce texte m’est venue, j’étais très accaparée par d’autres projets, au point que je n’arrivais même pas à visualiser comment le mettre en images. Plutôt que de le laisser de côté au risque qu’il tombe aux oubliettes dans un carnet, j’ai fait un appel à illustrateur sur mon blog. Et en voyant le travail que Seleyana avait fait sur un recueil, j’ai su qu’elle serait plus à même d’illustrer simplement mais efficacement ce texte, avec des instantanés de la vie quotidienne de différentes familles.
Seleyana, est-ce ta première publication ? Si oui, quel effet te fait cette parution qui se rapproche à grands pas ?
Seleyana : C’est ma première participation à un ouvrage édité, oui. Je suis très impatiente, un peu incrédule, et surtout très heureuse !!
Question spoil :
Pour lire la question qui vous en dévoile un peu plus sur l’album, cliquez ici.
Merci pour vos réponses ! 🙂