Le week-end des 3 et 4 mars 2018 était une grande première pour Nats Éditions : c’était son premier salon, en tant qu’exposant, en Allemagne !
Pour l’occasion, deux nouveaux contes ont été traduits et se sont rajoutés à la liste de livres jeunesses publiés en allemand chez Nats Éditions :
- Askeladen und der Wettstreit mit dem Troll (L.Peyronnet & Godo), ISBN : 978-3-95858-106-7
- Was ist denn los? (L.Larrieu), ISBN : 978-3-95858-124-1
- Aristide und Marguerite (M.Daurey & Vay), ISBN : 978-3-95858-224-8
- Mein Freund Samuel (F.Poirier & Vay), ISBN : 978-3-95858-222-4
Avec seulement quatre titres à présenter (sept en comptant leurs versions bilingues), le pari était risqué, mais le besoin de tester le marché allemand se faisait vraiment ressentir.
Le 12. Kleine Buchmesse in Neckartal de Neckarsteinach était l’idéal : petit, pas trop cher, et à trente minutes seulement en voiture de chez notre éditrice… Et cela s’est révélé être un succès inattendu !
Première surprise : peu de visiteurs le samedi !
Contrairement aux Français qui déjeunent en famille, les Allemands préfèrent réserver leur dimanche aux activités culturelles. Ainsi, nous avons fait très peu de ventes le samedi, mais elles ont explosé le dimanche.
Pour s’occuper le samedi, on pouvait heureusement compter sur l’assistant éditeur qui savait mettre l’ambiance et laisser cours à ses envies créatives !
Deuxième surprise : les Allemands ne prennent pas de marque-pages s’ils ne sont pas intéressés ! J’en ai même vus le reposer discrètement sur la pile, après avoir accepté un marque-page que je leur tendais… Est-ce leur forte culture pro-environnementale (pas de gaspillage de papier) ou leur franchise, je n’en sais rien, mais, au moins, cela fait faire des économies à la Maison.
Troisième surprise : oui, les Allemands achètent des livres en français ! Alors que j’avais pris quelques autres titres en français pour décorer et donner un aperçu du reste du Catalogue, j´ai tout de même vendu deux exemplaire du conte “Au bout du fil” (S.Arnoux & S.Moguez) et un exemplaire du roman policier “Quarante ans que je t’aime” (L.Di Pietro)…
Le dimanche, quelques livres bilingues sont également partis, mais les versions allemand-anglais marchaient tout de même mieux que les versions allemand-francais.
Et quelques faits soupçonnés ou clichés qui s’avèrent bien réels :
- En Allemagne, le cash est roi ! Pas de chèques (les banques n’émettent même pas de chéquiers), ni de CB, les allemands payent en espèces ! Du coup, cela freine un peu les achats “coup de cœur”, mais on peut légitimement espérer que ceux qui ont emporté leur marque-page passeront commande auprès de leur librairie…
- Les Allemands adooooooorent les livres sur leur région, et plus encore si c’est un roman qui se passent dans leur ville ou région !
- Les Allemands ne lisent pas de bandes dessinées ! À l’exception d’Astérix et Lucky Luke, pas la peine de chercher à vendre des BD, ils n’en voudront pas ! D’ailleurs, j’avais mis un exemplaire de The Gutter sur le stand et alors que, en salon français, il est souvent feuilleté, ici, personne n’y a touché ! 🙁
- Les salons sont fréquentés par des personnes plutôt âgées, mais passionnées ! Les lectures d’extraits étaient très bien fréquentées, et la majorité de mes ventes ont été faites à des Omas (mamies) qui achetaient pour leurs petits enfants.
Et d’autres faits sympas :
- le salon est très politique : discours et gâteau de bienvenue, visite du maire de la ville, du secrétaire de l’État de Bade Wurtemberg et d’autres hauts fonctionnaires qui ont fait le déplacement.
- Comme en France, les salons sont l’endroit idéal pour se faire de nouveaux contacts pros : j’ai ainsi des pistes pour deux autres salons dans le coin, pour un groupe de femmes de la littérature, pour des traductrices, auteurs et collègues éditeurs ! 🙂
- Enfin, l’entraide entre professionnels est impressionnante ! Une collègue m’a ainsi envoyé une prof de l’Université d’Heidelberg qui s’intéressait aux livres en français mais qui ne savait pas que j’étais là, et un autre éditeur a carrément offert une pizza à mon fils, avant d’offrir les restes (parce que bon, à sept ans c’est dur d’avaler une pizza de quarante centimètres tout seul ! :p) aux autres collègues !
En tout cas, le Chef a l’air d’avoir apprécié !
Allez, on se quitte sur une petite visite en photos (prises le dimanche avant l’ouverture) et, pour les germanophones, voici un petit compte rendu du salon dans la presse : https://www.rnz.de/nachrichten/region_artikel,-kleine-buchmesse-im-neckartal-regionale-krimis-liegen-weiter-im-trend-_arid,342603.html